Soja, faisons le point

Des articles sur le soja, à charge, vous en trouverez à la pelle ! Je vous retranscris ici un article paru dans le magasine Biocontact n° 317 de novembre 2020, pages 58 à 66, qui m’a paru particulièrement intéressant ! (Copie intégrale et mot pour mot) Un article à décharge pour changer !

Je cite :

“Aujourd’hui, si les bienfaits du soja sont consacrés par la littérature scientifique, au même titre que ceux des autres légumineuses, ni plus ni moins, c’est malheureusement un discours alarmiste qui, derrière un paravent de préoccupations de santé publique, donne en France le ton à propos du soja, expliquant le grand écart entre la perception calamiteuse que le grand public en a désormais, et la réalité des publications scientifiques, qui sont hélas impuissantes à agir sur l’opinion publique

Il existe de nombreux aliments fermentés à base de soja, qu’ils soient traditionnels (miso, natto, tamari, tempeh…) ou de fabrication plus récente (yaourts, tofus lxcto-fermentés, “fromages”, desserts…)

Le soja cultivé (glycine max), dont il est ici question est originaire de la vallée du fleuve jaune, en Chine, où l’on trouve encore son ancêtre, le soja sauvage (glycine soja), au grain noir, plus petit que celui du soja cultivé. Il est communément admis que la domestication du soja serait intervenue y a 3000 ans, même si de récentes découvertes archéologiques repoussent la domestication à des périodes bien plus anciennes encore, il y a 9000 ans.

Qu’est-ce que le soja ?

Quelle que soit la période retenue, le soja peut se prévaloir de figurer parmi les plantes alimentaires les plus anciennes cultivées sans que, pour autant, jamais le moindre effet indésirable lié à sa consommation n’ait été rapporté.

Outre ce premier constat, il est également utile de restituer le soja au sein de sa famille botanique, à savoir celle des fabacées, communément appelées “légumineuses” (haricots, pois, lentilles, lupin, caroube, fève, réglisse…), des plantes alimentaires qui pendant des millénaires ont fourni l’assise protéique à de nombreuses civilisations, embrassant au passage une très grande diversité génétique, et ce sans que, là encore, jamais le moindre inconvénient lié à leur consommation n’ait été rapporté, un constat empirique également applicable au soja.

Une telle notoriété construite au cours des siècles n’est pas sans fondement, et on peut affirmer que le succès du soja est dû à la richesse protéique de sa graine (teneur moyenne de 35 g de protéines pour 100 g de soja), faisant de lui une source de protéines végétales parmi les plus équilibrées et intéressantes. Il présente en effet un profil d’acides aminés essentiels (acides aminés non synthétisés par l’organisme) complet par rapport au profil de référence défini en nutrition (1).

Soja : le constat

Si la consommation du soja est encouragée dans de nombreux pays, deux font toutefois exception à ce consensus, l’Allemagne et la france, qui ne recommandent qu’une consommation très ponctuelle et minime de soja.

Autre exception française, à cette mise en garde des pouvoirs publics s’ajoute celle de certains médias qui, depuis plus de 20 ans maintenant, alertent sur les potentiels méfaits d’une consommation régulière de soja.

Pourtant, en France, comme partout ailleurs, on ne trouve nulle part dans la littérature scientifique d’études conduites chez l’espèce humaine susceptibles de justifier cette hostilité.

Parmi les 440 pages que comporte le rapport “phyto-oestrogènes” (dossier d’accusation) publié en mars 2005 par l’Anses (Agence nationale de sécurité de l’alimentation, de l’environnement et du travail), les experts ne produisent aucune étude justifiant leur mise en garde. L’Anses acquiesce même en filigrane de la parfaite innocuité du soja chez les nouveau-nés, une population pourtant particulièrement vulnérable : “Il n’a pas été observé jusqu’à présent de troubles particuliers chez les enfants et nourrissons nourris avec des préparations à base de soja.”

Il en va de même pour le qualificatif de “perturbateur endocrinien” qu’on peut retrouver dans le rapport, et ce même si les études disponibles indiquent précisément que le soja protège contre les (véritables…) perturbateurs endocriniens (bisphénol A) (2).

Polémiques sur le soja

En France, et seulement en France, il existe des recommandations comme celles de l’Anses, qui découragent l’usage du soja, en particulier chez la femme enceinte, la femme ayant des antécédents de cancer du sein et les enfants en bas-âge.

Au préalable, si la désignation “rapport d’experts” peut intimider, il faut savoir que dans l’échelle de valeur de production, ce sont précisément les “avis d’experts” (opinions, rapports) qui se situent tout au bas de l’échelle de valeurs des publications scientifiques.. Cela au contraire des “méta-analyses” et des “revues systématiques”, qui à ce titre s’imposent donc aux opinions d’experts.

Malgré cette faiblesse académique, l’Anses a eu l’habileté de présenter son rapport sous une forme de condensé journalistique, de surcroit rédigé en français, au contraire des austères publications scientifiques quant à elles en anglais et nécessitant de bonnes connaissances scientifiques.

Ceci a donc concouru à conférer à ce rapport une exposition médiatique sans aucune mesure avec la maigreur de son contenu… Depuis mars 2005 en effet, les “méta-analyses” et les “revues systématiques” réfutent avec la régularité d’un métronomes recommandations de l’Anses et ce, soulignons-le, unanimement, quelle que soit par ailleurs l’origine ethnique considérée (“études multiethniques”).

Ce démenti était d’autant plus prévisible qu’en 2004, soit un an avant la publication du rapport de l’Anses, une des recommandations phare du rapport lue l’Anses, à savoir l’éviction du soja chez les femmes présentant un antécédent de cancer du sein, était sérieusement mise à mal par une étude clinique qui établissait que pour cette population particulière, une supplémentation en isoflavones (3) de soja conduisait précisément à plus faible risque de récurrence (4).

Parmi les autres recommandations de l’Anses, citons celle qui considère pro-inflammatoire une dose d’isoflavones excédant 73mg/jour, aboutissant à ne pas dépasser une exposition de 1mg/1kg (de masse corporelle)/jour.

Si cette recommandation claque comme un slogan publicitaire, à y regarder de plus près d’un point de vue scientifique, elle en a également toute la consistance.

Étonnamment, pour justifier de l’activité pro-inflammatoire du soja, les experts de l’Anses avancent une étude du Pr David Jenkins (université de Toronto) qui conclut que le soja améliore la réponse immunitaire, et partant de là, expliquerait pour partie ses effets protecteur contre le cancer du sein, mais en aucun cas David Jenkins n’indique que la consommation de soja puisse conduire à un risque inflammatoire accru (5).

Interrogé à propos de l’interprétation faite de ses travaux pas l’Anses, David Jenkins répond n’avoir jamais considéré le soja comme susceptible d’induire un quelconque risque inflammatoire et encourage au contraire sa consommation : “Le remplacement des aliments d’origine animale par des aliments à base de soja, quelle que soit la concentration en isoflavones, réduit le risque de maladie coronarienne en raison à la fois de la réduction […] des lipides sanguins et de réductions des LDL [lipoprotéines de basse densité] oxydés, de l’homocystéine et de la pression artérielle.” (6)

Quoi qu’il en soit, la vision “inflammatoire” des isoflavones de l’Anses a été écrasée par une très récente méta-analyse (7).

Les dernières recommandations de l’Anses incitent à accroître notre ration en légumineuses. On ne peut que féliciter de cette évolution, sauf qu’augmenter la prise alimentaire en haricots et autres petits pois conduit mécaniquement à accroître notre consommation en photo-oestrogènes, dont certains, comme le coumestrol, présentent une activité phyto-oestrogénique plus marquée que celles des “phyto-oestrogènes” du soja (isoflavones). Cela sans compter que cette dernière recommandation conduit implicitement à consommer davantage de soja, cette plante demeurant invariablement une légumineuse parmi d’autres…

Le soja, contrairement aux idées reçues, n’est pas l’aliment le plus riche en phyto-oestrogènes…

Focus sur les phyto-oestrogènes

la polémique à propos des phytosanitaires-oestrognes tient davantage à la dénomination impropre de ses composés qu’à la réalité leur activité biologique. Contrairement à ce que leur nom suggère, les “phyto-oestrogènes” ne sont en aucun cas des “oestrogènes issus du végétal”.

Les “oestrogènes”proprement dits sont synthétisés par notre organisme à partir du cholestérol , dont ils diffèrent très peu chimiquement, et conservent notamment un caractère insoluble dans l’eau, propre aux corps gras.

Inversement, les “phyto-oetrogènes”, qui relèvent pour l’essentiel de composés appelés “flavonoïdes”, sont synthétisés par les végétaux et se trouvent donc parmi les aliments qui en sont issus. Les plantes synthétisent les flavonoïdes à partir d’un acide aminé, la phénylalanine, dont les flavonoïdes conservent le caractère soluble dans l’eau.

Aussi, du seul point de vue biochimique, apparenter les flavonoïdes à des (phyto) “oestrogènes” relève à minima d’un abus de langage, tant il est difficile de faire plus dissemblable que les “composés stéroïdiens” (issus du cholestérol), tels que les oestrogènes proprement dits, liposolubles, et des composés hydrosolubles tels que les flavonoïdes/”phyto-oestrogènes”.

Ces différences biochimiques ne sont évidemment pas sans conséquence sur l’activité biologique respectives de ces composés.

Aussi, par exemple, les flavonoïdes du soja sont majoritairement présents sous une forme dite “glycosylée”, ce qui les apparente à des fibres solubles (dans l’eau…), leur conférant à ce titre une activité “prébiotique”, c’est à dire capable de favoriser la prolifération de “bonnes” bactéries intestinales (par exemple lactobacillus rhamnosus), les œstrogènes étant quant à eux totalement dépourvus d’activité prébiotique (8).

De même, à rebours de cette légende urbaine qui veut que le soja mette en berne la libido masculine, les flavonoïdes agissent également comme des “inhibiteurs d’aromatases”, les enzymes impliquées dans la conversion de la testostérone en oestrogènes (estradiol). Ceci explique pourquoi notamment les hommes consommant régulièrement du soja présentent des taux de testostérone plus élevés que ceux qui n’en consomment pas, avec vraisemblablement un retentissement favorable sur la libido (9). Des observations conduites chez les singes colorés montrent que lorsqu’ils consomment Millettia dura, une légumineuse particulièrement riche en phyto-oestrogènes, ce changement alimentaire induit un accroissement de l’activité sexuelle et de l’agressivité, ainsi que des taux d’hormones sexuelles plus élevés… (10)

C’est ainsi que l’on retrouve les phytosanitaires-oestrogènes parmi les aliments les plus communs en France, citons pour mémoire les amandes, les céréales complètes, le lin, le sésame (présence de “lignanes” phyto-oestrogénique (3)), l’arachide, les baies dont le raisin, d’où leur présence dans le vin (“resvératrol”), les huiles d’olive (11) et d’argan (“oleuropéine”), le café, l’avoine (“trigonelle”)…

De même, le soja n’est pas l’aliment le plus riche en phyto-oestrogènes, la graine de lin, par exemple, appréciée pour sa teneur élevée en oméga 3, contient 257,60 mg/100 g de “phyto-oestrogènes” (lignanes), alors que le lait de soja contient entre 0,70 et 2,56 mg/100 g de phyto-oestrogènes (isoflavones), soit jusqu’à 300 fois moins… (12)

Et surtout, rappelons que chez l’espèce humaine, aucun effet autre que bénéfique lié à l’ingestion des phytosanitaires-oestrogènes n’a jamais été observé.

Le soja en chiffres

Si comme nous venons de le voir, le soja présente de nombreux intérêts nutritionnels qui expliquent son utilisation ancestrale, sa production mondiale a explosé depuis 40 ans et a connu une croissance annuelle moyenne bien plus rapide que celle des céréales (+5% par an environ pour le soja, d’après Planétoscope, 2% pour le blé, 3% pour le maïs).

Elle s’est accrue sous l’effet d’une augmentation conjointe des surfaces cultivées, multipliées par 3,6 et des rendements qui ont doublé.

En 2018, la production mondiale de soja s’est élevée à 330 millions de tonnes, soit une croissance de 5% par rapport à 2017. Les États Unis en sont le premier producteur exportateur mondial mais les deux géants agricoles sud-américains, le Brésil et l’Argentine, les ont rejoints en tête du marché. Ils représentent maintenant à eux deux la moitié de la production mondiale.

Cette explosion de la production a fortement profité aux plantations d’organismes génétiquement modifiés (OGM) qui représentent aujourd’hui 70% de la production mondiale. Ces variétés ont été conçues pour résister au glyphosate, un herbicide largement répandu, entrainant des conséquences sanitaires dramatiques sur les populations humaines ou animales touchées.

Rappelons qu’en France, la culture de soja transgénique est interdite, mais pas les importations pour nourrir le bétail.

Soja et environnement

L’impact écologique de cette culture massive s’avère en revanche catastrophique puisque la culture du soja est la cause principale de la déforestation de l’Amazonie, qui a progressé de 70% au Brésil.

Plus de 10 000 km2 de forêt amazonienne sont ainsi déboisées chaque année afin d’étendre les culture du soja. Celle-ci occupe en outre plus d’un million de kilomètres carrés dans le monde, une surface équivalente à deux fois celle de la france. Notons que, selon l’organisation WWF, un peu plus de 75% de la production mondiale de soja est destinée à l’alimentation animale (principalement au travers des tourteaux de soja qui servent à nourrir le bétail).

Il faut distinguer clairement le soja destiné à la nutrition animale et celui destiné à la nutrition humaine, et c’est la culture de ce dernier qu’il faut encourager.

Le soja est une plante particulièrement bien adaptée à la culture biologique. D’ailleurs en France, plus de 20% des surfaces de soja sont certifiées bio.

Biocontact n° 317 – novembre 2020

Car le soja est une plante écologique, capable de fixer l’azote de l’air, d’où son intérêt dans les rotations de culture. De plus, il nécessite peu d’intrants, il supporte bien les désherbages mécaniques et il a besoin de moins d’eau que le maïs lorsqu’il est irrigué.

C’est une plante particulièrement bien adaptée à la culture biologique. D’ailleurs, en france, plus de 20% des surfaces de soja sont certifiées bio. En 2012, les surfaces cultivées en soja étaient de 37 000 hectares et , en 2018, elles sont passées à 154 000 hectares.

Le soja fait partie de ces plantes alimentaires anciennes dont l’impact écologique et économique à l’échelle mondiale est immense. Malheureusement, comme nous l’avons vu, cet impact a des effets délétères et négatifs pour notre planète et cela à cause de notre appétit pour la viande… car ne nous y trompons pas, l’industrie du soja et celle de la viande vont main dans la main, le soja étant devenu un aliment de base de la nutrition animale aussi bien pour les animaux de boucherie que pour la production d’oeufs et même de poisson.

Augmenter notre ration d’alimentation d’origine végétale est essentiel pour notre futur, et manger manger des produits issus du soja (français et local) sous forme directe (dessert, boissons, tofu, spécialités fermentées ou non, traditionnelle…) est une option très intéressante non seulement pour les apports nutritionnels mais aussi et peut-être plus encore, pour la durabilité des systèmes alimentaires qui touchent l’humanité entière.”

Fin de l’article.

Hevé Berbille.

Ingénieur en agroalimentaire, directeur Recherche & Développement, spécialisé en nutrition infantile.

Hervé Berbille n’a jamais travaillé dans la filière soja, ni dans des entreprises commercialisant des laits infantiles à base de soja.

Jean-James Garreau

Docteur en biologie, chercheur en Écologie humaine, fondateur de la société Le Sojami et président de l’association I.R.É.N.I.S (institut de recherches et d’études : nature, individus, sociétés).

Les sources :

  1. Revue des ENIL, dossier sur les protéines végétales fonctionnelles, juin 2020.
  2. Maternal nutriment supplémentation counteracts bisphenol A-induced DNA hypomethylation in early development. Dolinoy DC, Huang D, Jirtle RL. Proceedings of the National Academy of Sciences . 2007 Aug 7 ; 104 (32) : 13056-61. doi : 10.1073/pnas.0703739104.
  3. Les (isi)flavonoïdes et les lignanes appartiennent à la même famille des “polyphénols”, également appelés “métabolites secondaires”, car ne participant pas à la fonction “nutritive” proprement dite(“métabolisme primaire”, plus simplement), au contraire de protéines, acides gras, glucides…
  4. A pilot clinical study of short-term isoflavones supplements in breast cancer patients. Sartippour MR, Rao JY, Apple S, Wu D, Henning H, Wang H, Elashoff R, Rubio R, Heber d, Brooks MN. Nutrition and cancer. 2004;49(1):59-65.
  5. Effects of high-and low-isoflavone (phytooestrogen) soy food and inflammatory biomarkers and pro inflammatory cytokines in middle-age men and women. Jenkins DJ, , KendallCW, Connelly PW, Jackson CJ, Parker T, Faulkner D, Vidgen E, Metabolism. 2002 Jul;51(7):919-24.
  6. Effects of high-and low-isoflavone soy foods on blood lipids, oxidized LDL, homocysteine, and blood pressure in hyperlipidemic men and women. Jenkins DJ, Kendall CW, Jackson CJ, Connely PW, Parker T, Faulkner D, Vidgen E, Cunnane SC, Leiter LA, Josse RG. The American journal of clinical nutrition. Aug;76(2):365-72.
  7. The effects of soy supplementation on inflammatory biomarkers : A systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials. Asbaghi O, Yaghubi E , Nazarian B, Kelishadi MR, Khadem H, Moodi V, Naeini F, Ghaedi E. Cytokine. 2020 Sep 23;136:155282.
  8. Effects of soy isoflavones on growth of representative bacterial species from the human gust. Vàzquez L, Florez AB, Guadamuro L, Mayo B. Nutrients. 2017 Jul8.9(7):727.
  9. Plasma isoflavones in Malaysian men according to vegetarianism and by age. Hod R, Kouidhi W, Ali Mohd M, Husain R. Asia Pacific Journal of Clinical Nutrition. 2016.25(1):89-96.
  10. Estrogenic plant consumption predicts red colobus monkey (Procolobus rufomitratus) hormonal state and behavior. Wasserman MD, Chapman CA, Milton K, Gogarten JF, Wittwer DJ, Ziegler TE. Hormones and Behavior. 2012 Nov;62(5):553-§é.
  11. Virgin olive oil as a source of phytopestrogens. Hoffman R, Gerber M. European Journal of Clinical Nutrition. 2012 Oct;66(10):1180.
  12. Database for the Isoflavone Content of Selected Food, USDA.

Encadré :

Soja, comment le consommer, et en quelle quantité ?

Parmi ls aliments traditionnellement consommés en Asie de l’Est, le Tempeh est un aliment fermenté à partir des graines entières de soja et contient, de fait, deux fois plus d’isoflavones que le tofu, un aliment non fermenté fabriqué à partir de lait de soja.

En outre, le tofu constitue de très loin le premier aliment à base de soja consommé en Asie de l’Est puisqu’il représente 80% de la consommation chinoise de soja, et plus de la moitié de la consommation japonaise…

Il existe de nombreux aliments fermentés à base de soja, qu’ils soient traditionnels (miso, tempeh, natto, tamari…) ou de fabrication plus récente (yaourts, tofus lacté-fermentés, “fromages”, desserts…) Outre les qualités nutritionnelles des aliments au soja non fermenté, le plus de tous ces aliments réside la plupart du temps dans leur typicité gustative, leur digestibilité et assimilation, mais aussi dans leur apport en micro-organismes intéressants, s’ils ne sont pas pasteurisés.

Biocontact n° 137 – novembre 2020

NB Je n’ai pas pu insérer les illustrations de l’article, j’ai donc fait le choix de mettre des images ressemblantes, en respectant la légende de l’article.

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6 comments on “Soja, faisons le point

  1. Karine
    22 novembre 2020 at 07:58

    Tu as sûrement raison. Je confonds peut-être l’offre pléthorique et le niveau de réflexion des personnes qui cherchent à s’engager sur une voie plus respectueuse.
    Ayant vécu en Asie, je n’ai pas de problème à utiliser du soja de temps à autre ( ainsi que d’autres produits très à la mode), mais j’essaie de découvrir les produIts locaux qui font aussi bien et c’est passionnant !

    • mimagusta
      22 novembre 2020 at 09:12

      Comme le précise l’article, le soja est millénaire et certains de ses dérivés sont modernes comme les yaourts… Je trouve que c’est une belle avancée, pour les intolérants aux produits laitiers par exemple. J’utilise la crème de soja, préparation moderne, pour remplacer les oeufs dans mes recettes. Cet article a pour but d’éclairer sur la provenance et la destination du soja. “On” accuse les mangeurs de tofu de déforestation la conscience tranquille en savourant un steak qui aura “bénéficié” de beaucoup plus de soja qu’un humain, et qui viendra de plus loin. Je suis ravie d’avoir ton retour d’expérience Karine ! Manger local et de saison est une priorité ! Prends bien soin de toi durant cette crise sanitaire ! 😉

  2. Karine
    19 novembre 2020 at 13:54

    J’ai vécu en Asie, où j’ai mangé du soja sous plusieurs formes .
    Quand je suis rentrée en Europe, ce qui m’a frappé c’est que ceux qui adoptent le soja ont tendance à le consommer en quantité beaucoup plus importante que ce que j’ai pu voir en Asie.
    Les occidentaux ont tendance à surconsommer, et cette habitude ne disparaît pas même quand ils deviennent végétariens !
    Un repas en Asie, c’était une soupe avec beaucoup de nouilles ( ou de riz) , beaucoup de légumes, et un peu de protéines dont le soja. Puis un fruit et c’était tout. Il n’était pas question steak de soja, de sauce à la crème de soja, de yaourt de soja, de boisson au soja que sais-je encore….

    • mimagusta
      19 novembre 2020 at 15:46

      Merci beaucoup Karine pour ce témoignage très intéressant ! Il est vrai que en Europe, il y a une psychose sur les protéines ! Merci pour votre précieux commentaire !!! ☺️??

      • Karine
        21 novembre 2020 at 08:30

        Ce n’est pas ce que je voulais dire. Je visais l’hyperconsommation, même chez ceux qui se croient vertueux en devenant végétarien

      • mimagusta
        21 novembre 2020 at 11:32

        Je l’entendais bien ainsi ! Pour être personnellement végétalienne, Je peux témoigner du fait que la pression est forte sur les « carences » ! Je ne connais pas beaucoup de végétariens dans l’hyperconsommation de soja, certains même s’en détournent carrément…