Les Roses de la Saint Valentin…

À l’occasion du 14 février, jour de la Saint Valentin, Il est d’usage d’offrir des fleurs, particulièrement des roses… Mais d’où viennent ces milliers de roses, devenues le symbole des amoureux ?

Il s’en échange plus de vingt millions chaque année. De toutes les couleurs, avec ou sans épines… La rose incarne depuis des siècles la passion amoureuse.

Les roses sont très prisées en Europe et à travers le monde.

Environ 70 % des roses vendues sur le continent européen sont cultivées en Afrique, au Kenya plus précisément. Le climat Kenyan est favorable à leur croissance, car hélas, sous nos latitudes, on ne peut pas cultiver des roses au jardin en plein mois de février. Malheureusement, la culture de nos roses nuit à l’environnement d’une façon qu’on est loin de soupçonner !

Son exigence en eau

La culture industrielle de nos roses nécessite l’utilisation de grandes quantités d’eau, ressource rare au Kenya. Elle provoque des sécheresses. Sa culture intensive est responsable de l’assèchement progressif de l’un des plus grands lacs kenyans, le lac Naivasha, et de la destruction de tout un écosystème. Les engrais et les pesticides finissent la sale besogne en polluant les nappes phréatiques…

Le prix humain

Les hommes et les femmes qui travaillent sur ces exploitations floricoles, à l’entretien des cultures, ou à la cueillette de nos fleurs, sont sous-payés, et sont exposés à des substances chimiques dangereuses sans aucune protection, ni aucune information.

Autre problème, ces terres fertiles sont exploitées pour la production de fleurs destinées à l’exportation, au lieu d’être utilisées pour des cultures vivrières, ce qui nuit la sécurité alimentaire, déjà très fragile.

Des chiffres pour résumer…

Une rose c’est :

  • entre 0,5 et 3 kg de CO2 rejetés dans l’atmosphère pour sa simple production,
  • on y ajoute le prix du transport, depuis le Kenya le plus souvent,
  • le plastique pour l’emballage,
  • son exigence en eau,
  • les engrais et les pesticides, avec leurs conséquences sur le sol, l’eau et les humains,
  • les km2 de champs de roses à la place de cultures vivrières pour la population

Pour la Saint Valentin aux USA, 9 000 tonnes de CO2* de pollution !

Le bouquet du fleuriste (ou de la grande distribution) est une aberration écologique et économique.

Alors, on renonce à (s’)offrir des fleurs ?

Précisons bien  : ce n’est pas d’offrir des fleurs qui est dommageable à l’environnement. C’est l’origine des fleurs et la manière dont elles sont cultivées qui pose problème. Les fleurs que nous offrons ne sont ni sauvages, ni cueillies dans notre jardin…

Si l’origine des fleurs n’est pas mentionnée sur le lieu de vente, il existe des signes de qualité qui permettent de savoir ce que l’on achète :

  • Le label AB : les fleurs étant des produits agricoles, en théorie, elles peuvent bénéficier du logo AB et être certifiées comme étant issues de l’Agriculture Biologique. Les fleurs Bio restent rares…
  • Les fleurs issues du commerce équitable (Max Havelaar) :  un produit “équitable” n’est pas forcément un produit obtenu de manière respectueuse de l’environnement, mais on sait que les personnes qui ont travaillé pour sa production ont été correctement rémunérées, et dans le cadre d’une relation commerciale durable…
  • Les fleurs produites localement : la Charte Qualité Fleur garantit une production locale, une fleur d’une excellente qualité et présentant une très bonne tenue en vase…
  • Les démarches de type AMAP ou Cueillette à la Ferme sont  une bonne solution pour dénicher des fleurs locales et de saison.

Des fleuristes s’engagent à ne vendre que de la fleur française, dans un circuit court, favorisant la saisonnalité et dans une démarche éco-responsable. A Lyon, Les Imparfaits ouvrent leur 2ème boutique ! Bravo à eux !

Alors, à la Saint Valentin cette année, qu’allez-vous offrir ?

Quelques suggestions :

Au lieu d’offrir une fleur coupée, pourquoi ne pas offrir une fleur en pot, qui durera plus longtemps ? Et que dire de quelques graines ou bulbes, à mettre en pot ensemble, et à exposer sur le comptoir de la cuisine, un coin de fenêtre ou au jardin ?

Je suis curieuse de le savoir dans vos commentaires !

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Trouver des fleurs responsables ici :

https://les-imparfaits.fr/boutique/

Lire un article sur le sujet :

https://reporterre.net/Si-belle-Mais-la-fleur-est-une-industrie-polluante

http://blog.foliflora.com/tout-savoir-du-cheminement-des-roses

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*Une tonne de CO2 équivaut à :

  • Un an de chauffage au gaz pour un 3 pièces à Paris,
  • Un aller-retour Paris-New York en avion,
  • 1,8 tonne de papier,
  • 14 000 km de Twingo en ville,
  • 8 500 km de 4×4 en ville,
  • 20 aller-retours Paris-Londres en avion

Source : GreenIT.fr

En 1 jour aux USA, on multiplie une de ces données par 9 000 ! ! !

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2 comments on “Les Roses de la Saint Valentin…

  1. Marie Digne
    2 février 2019 at 16:06

    Entièrement d’accord avec cette vision des choses. Cela va faire 20 ans que j’ai ma maison et que je plante des graines ou des bulbes et je n’ai JAMAIS mis d’engrais ! La treille avec le raisin pousse sans engrais ni bouillie bordelaise et idem pour les framboises et les herbes aromatiques ! Cette année les rosiers ont souffert avec les grosses chaleurs et la sécheresse : en Novembre je les ai taillés très court et je leur ai mis du marc de café au pied : le marc de café est un excellent engrais naturel. Légèrement acide, il convient parfaitement aux hortensias pour aider à renforcer leur coloration bleue mais aussi aux tomates.

    • Mimagusta
      4 février 2019 at 18:12

      Le marc de café est excellent en effet. Pour la sécheresse, le paillage épais est une bonne pratique…